Critique Ciné | Jurassic World

Après de multiples tentatives de donner suite à une saga culte, après de nombreuses rumeurs, après plusieurs changements de réalisateurs, et après une longue attente, les fans sont enfin soulagés de voir sortir le tant attendu « Jurassic World ». Cette saga, basée sur les romans de Michael Crichton, et adapté au cinéma par Steven Spielberg, a connu un large succès auprès du public. Et malgré des suites en demi-teinte, qui n’ont pas autant marqués les fans que le premier film, on peut dire que ce quatrième opus avait beaucoup à faire pour espérer garder une place dans le cœur des spectateurs et des fans inconditionnels. Alors, Jurassic World tient-il ses promesses ?

Après la vision du film, on comprend très bien les intentions du réalisateur, Colin Trevorrow : faire plaisir aux fans. Je vous parle de ce constat dès le départ, car c’est un point très important sur lequel je reviendrais à plusieurs reprises, car ce fan-service comme on le dénomme se ressent tout au long du film, et a très certainement un impact direct sur la qualité du film. Que ce soit en bien ou en mal. Mais commençons par le scénario. Trevorrow tente ici de faire oublier les deux suites qu’a connu la saga, puisqu’on a un retour aux sources. On retrouve donc la première île, Isla Nublar, sur laquelle le parc a finalement ouvert ses portes, grâce aux progrès en médecine, et plus particulièrement en génétique. Cela fait donc huit ans que les visiteurs jalonnent les chemins du parc à la découverte de sensations fortes, mais les dirigeants veulent toujours offrir plus aux spectateurs (pour recevoir toujours plus également). Ils parviennent donc à créer entièrement une nouvelle espèce de dinosaures, l’Indominus Rex. Mais celui-ci semble bien plus malin que prévu…

Bien que scénaristiquement, Le monde perdu et Jurassic Park 3 ont été un peu laissés de côtés, ce nouveau film y pioche de nombreuses idées. Que ce soit la création d’un nouveau dino, ou encore l’entreprise InGen qui tente de capturer des raptors. Tandis que visuellement, Jurassic World doit beaucoup aux nombreuses idées de Spielberg. De nombreux plans y font référence ou en sont de belles copies. Le principe peut déplaire à certains, mais c’est malgré tout ce qui fait le sel de cette refonte de la saga. Pendant qu’un public y verra un manque grandiose d’originalité, d’autres y verront un bel hommage. Dur de pouvoir s’en faire un avis, mais personnellement, je loue ces bonnes intentions, malgré un final un peu trop attendu.

D’ailleurs, parlons-en. Cette fin est fort étrange, car là aussi on veut respecter le matériau de base et y faire référence, tout en se démarquant. Et bien que tout cela soit fort impressionnant, ressemblant même au dernier Godzilla en date par certains aspects, il pêche par quelques plot twists scénaristique un peu à la limite du Deus Ex Machina, bien que cela soit très légèrement justifié. Une fin donc qui marquera les esprits par sa démesure, mais qui manque d’ambitions sur le fond.

Au niveau du casting, on louera le jeu des acteurs. Tous sont très convaincants, et prennent plutôt bien la relève. Même si on pourra leur reprocher de temps en temps d’être des personnages un brin archétypaux, ils correspondent bien à la philosophie des autres films, c’est-à-dire faire partie d’une grande aventure familiale. On retrouve donc le méchant monsieur d’InGen, les deux gosses effrayés, mais débrouillards, un duo homme-femme en personnages principaux, un milliardaire têtu, et bien d’autres. Le seul reproche que je pourrais faire concerne le plus jeune des deux garçons, qui a une mentalité trop contraire à son intelligence ou à l’âge qu’il a l’air d’avoir, mais il n’en devient pas agaçant, fort heureusement.

Maintenant, parlons du sujet principal : les dinosaures ! Probablement le sujet qui fait et fera le plus débat dans les discussions. Est-ce que c’était mieux avant ou maintenant ? Avec des robots ou en motion-capture ? La réponse, je ne saurais pas vous la donner. Sachez simplement que le résultat dans ce film est très convaincant, on y croit de bout en bout. Surtout en sachant que c’est de la MoCap. Les mouvements, les expressions, les cris de toutes ces bébêtes, tout est très soigné. Avec un coup de cœur pour les raptors.

Quant au parc en lui-même, il est également très impressionnant. Quel bonheur d’entrer dans le parc au début du film, en survolant la place principale, sur le thème mythique de la saga. Frissons garantis. D’ailleurs, pour ce qui est de la B.O., en dehors du thème, il n’y a pas grand-chose de transcendant. L’orchestre fait son taf, sans avoir un résultat mémorable. Dommage, car certaines reprises du thème auraient pu donner un résultat vraiment top. Je pense notamment à celle qui se fait entendre dans l’un des trailers, fait avec seulement quelques notes de piano, donnant un aspect tragique et terrifiant aux événements. Dommage qu’ils aient un peu manqué le coche.

D’un point de vue technique, rien à redire. Comme je le disais, le fan-service se retrouve également dans les cadrages. Les connaisseurs pourront s’amuser à chercher les ressemblances, qui sont pour le moins très bien fichues. L’esthétique du parc, très futuriste dans l’âme, ne manque pas de surprises, et les efforts faits au niveau des attractions est louable. On se croirait dans le Discoveryland d’un parc Disney, avec tout ce que cela implique de technologies. La confrontation des univers est parfois assez intéressante. Les robots contre la nature. Le futur contre la préhistoire.

Jurassic World est donc ce que l’on était en droit d’attendre de lui. Une grande expérience audiovisuelle époustouflante, qui comblera certainement les fans, tout comme ceux qui découvre la saga. Le fan-service peut toutefois déplaire à certains de par sa trop grande présence, laissant, il est vrai, peu de place à l’originalité. Mais malgré une fin un peu brouillonne, le dépaysement ne manquera pas d’impressionner les petits comme les grands.

Ma note Senscritique: 7/10

Bande-annonce (copiez-collez): https://youtu.be/wmzAfqhphq8